Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol24.djvu/202

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Quand j’eus compris la doctrine de Christ, alors seulement je compris que ce que les hommes appellent la foi n’est pas la foi, et que c’est précisément cette foi mensongère que l’apôtre Jacques dénonce dans son épître. (Cette épître fut longtemps repoussée par l’Église, et quand on l’accepta elle fut l’objet de quelques retouches : certains mots sont omis, d’autres sont interpolés ou traduits arbitrairement. Je conserve la traduction usitée en rétablissant seulement les passages inexacts d’après le texte de Tischendorf.)

ii, 14 : « Mes frères, dit Jacques, que servira-t-il à un homme de dire qu’il a la foi s’il n’a point les œuvres ? Cette foi le pourra-t-elle sauver ? 15. Si, par exemple, un frère ou une sœur sont nus et qu’ils manquent de la nourriture qui leur est nécessaire chaque jour ; 16. et que quelqu’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez, et que vous ne leur donniez point ce qui leur est nécessaire pour le corps, à quoi cela servira-t-il ? 17. De même ainsi la foi, si elle n’a pas les œuvres, est morte en elle-même. 18. Quelqu’un dira : Tu as la foi, et moi j’ai les œuvres ; montre-moi donc ta foi sans tes œuvres, et moi je te montrerai ma foi par mes œuvres. 19. Tu crois qu’il y a un seul Dieu ; tu fais bien : les démons le croient aussi et ils en tremblent. 20. Homme vain, veux-tu savoir que la foi qui est sans les œuvres est morte ? 21. Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les