Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/205

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tient à l’empereur, comme en Turquie, et l’on prend un dixième des récoltes pour le trésor. Tantôt une partie de la terre appartient à l’empereur et on en perçoit l’impôt. Parfois toute la terre appartient à un petit nombre de personnes, et on grève une partie du travail de cette terre, comme en Angleterre. Parfois une partie plus ou moins grande appartient à de gros propriétaires, comme en Russie, en Allemagne, en France. Mais où il y a asservissement il y a appropriation de la terre par asservissement. Cette vis d’asservissement des hommes s’enfonce ou se relâche selon le gré de serrage des autres vis. Par exemple en Russie, quand l’asservissement personnel frappait la majorité des travailleurs, l’asservissement foncier était superflu, mais la vis de l’esclavage personnel s’est affaiblie seulement quand furent serrées celles de l’esclavage foncier et de l’impôt. On a inscrit tout le monde dans les communes, on a fait obstacle à l’émigration et à tout changement de résidence, on a accaparé la terre, puis on l’a distribuée aux personnes qui en étaient privées et enfin on a donné « la liberté ». En Angleterre, par exemple, fonctionne surtout l’asservissement foncier, et la question de la nationalisation de la terre consiste seulement à serrer la vis de l’impôt pour que celle de l’esclavage foncier se relâche.

Le troisième moyen d’asservissement, — le tribut, l’impôt — existait jadis ; de notre temps, avec