Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/321

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organismes, proviennent les uns des autres, non seulement un organisme provient d’un autre, mais il provient de plusieurs ; c’est-à-dire qu’en un très long espace de temps, des millions d’années, par exemple, le poisson et le canard, pourront provenir du même aïeul, et que même un seul organisme pourra résumer plusieurs organismes particuliers, de sorte que d’une ruche d’abeilles, par exemple, pourra naître un seul animal. Cette affirmation arbitraire et irrégulière était acceptée par le monde savant avec encore plus de sympathie. Cette affirmation était arbitraire parce que personne n’a jamais vu des organismes se transformer en d’autres ; c’est pourquoi l’hypothèse de l’origine des espèces, restera toujours une hypothèse et non un fait expérimental. Cette affirmation est irrégulière, parce que, répondre à la question sur l’origine des espèces, en disant qu’elles sont dues aux lois de l’hérédité et de l’adaptation pendant un temps infiniment long, n’était pas du tout répondre, mais seulement répéter la question sous une nouvelle forme.

D’après la solution de la question par Moïse (toute l’importance de cette théorie réside en polémiques avec Moïse), il résulte que la diversité des espèces vivantes tenait à la volonté de Dieu et à sa puissance infinie ; d’après la théorie de l’évolution il résulte que la diversité des êtres vivants tient aux conditions infiniment variées de l’héré-