Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/364

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portent ces dépenses doivent mourir de faim. Il a étudié chez les célébrités des capitales, qui vivent des clients qu’on peut soigner dans les cliniques, ou qui peuvent acheter les machines nécessaires pour préparer les médicaments et même se transporter immédiatement du nord au sud, dans telle ou telle ville d’eau.

Leur science est telle que tous les médecins de zemstvo se plaignent qu’il n’y a pas moyen de guérir le peuple ouvrier, trop pauvre pour qu’on puisse placer les malades dans les conditions hygiéniques, et en même temps ils se plaignent qu’il n’y a plus d’hôpitaux et qu’il leur faut des aides-médecins et infirmiers. Qu’en résulte-t-il donc ? Il en résulte que le mal principal, d’où provient que les maladies se répandent et ne peuvent être guéries, c’est le manque de moyens de vivre.

Et voilà, et la science, sous le drapeau de la division du travail, convie ces lutteurs à aider le peuple. Toute la science se cantonne aux classes riches et s’assigne pour but de soigner les gens qui peuvent se procurer tout, et elle donne les mêmes conseils à ceux qui n’ont rien. Mais il manque des moyens, c’est pourquoi il faut les prendre au peuple qui devient malade, se contagionne, mais ne guérit pas faute de moyens.

Et les défenseurs de la médecine populaire disent que maintenant cette affaire est encore peu développée. Évidemment elle est peu développée,