Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/460

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tiennent entre leurs mains le pouvoir, le lâchent pour ne pas en céder aux filles de la rue et rivaliser avec elles. Le mal s’est déjà répandu et chaque jour se répand de plus en plus, et bientôt il embrassera toutes les femmes des classes riches qui alors seront au même rang que les hommes et perdront comme eux le sens raisonnable de la vie. Et alors, pour cette classe, il n’y aura pas de salut. Mais il y a encore du temps.

Malgré tout, il y a encore plus de femmes que d’hommes qui obéissent à leur loi, c’est pourquoi il y a encore parmi elles des êtres raisonnables, aussi entre les mains de quelques femmes de notre milieu y a-t-il encore quelques chances de salut.

Ah ! si les femmes comprenaient leur importance, leur force et l’employaient à l’œuvre du salut de leurs maris, de leurs frères, de leurs enfants, au salut de tous les hommes !

Femmes-mères des classes riches ! le salut des maux dont souffrent les gens de notre monde est exclusivement entre vos mains ! Ce ne sont pas ces femmes qui sont occupées de leur taille, de leur tournure, de leur coiffure, de séductions pour les hommes et qui, malgré leur volonté, par inadvertance, enfantent avec désespoir et mettent leurs enfants en nourrice. Ce ne sont pas non plus ces femmes qui fréquentent divers cours, parlent des centres psycho-moteurs, de différenciation, et tâchent aussi d’éviter la conception pour ne pas