Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/465

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Si vous êtes telles, vous ne vous débarrasserez pas du soin de nourrir les enfants, vous ne les ferez pas élever par une mère étrangère — de même qu’un ouvrier ne permettra pas à un étranger d’achever son travail commencé et presque fini, — car dans ce travail vous mettez votre vie et c’est pourquoi votre vie sera d’autant plus complète et heureuse qu’elle contiendra plus de ce travail. Et si vous êtes telles — et pour le bonheur des hommes il y en a de pareilles — alors vous appliquerez à la vie de votre mari, de vos enfants et de vos proches, la même loi de l’accomplissement de la volonté de Dieu qui guide votre vie.

Si vous êtes telles et si vous savez par vous-mêmes que le seul travail de sacrifice obscur, sans récompense, avec risque de la vie, jusqu’aux dernières limites de la tension pour la vie des autres, que ce seul travail c’est la vocation de l’homme qui lui donne la satisfaction et les forces, alors vous demanderez aux autres la même exigence, vous encouragerez votre mari au même travail, par ce travail vous mesurerez et apprécierez la valeur des hommes, et au même travail vous préparerez vos enfants.

Seule cette femme-mère qui regarde la conception comme un hasard désagréable, et les plaisirs de l’amour, les commodités de la vie, l’institution de la vie sociale, comme le sens de la vie, élèvera ses enfants de telle façon qu’ils aient la plus grande