Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/502

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Il y eut et il y aura toujours ceci que l’homme qui passe la plus grande partie de sa vie dans le travail varié : physique, intellectuel et social propre à lui ; et la femme qui passe la plupart de sa vie au travail propre, exclusif à elle, à la production, l’allaitement et l’éducation des enfants, sentiront également qu’ils font ce qu’il faut et exciteront également le respect et l’amour d’autrui parce que tous les deux remplissent ce qui leur est imposé par la nature.

La vocation de l’homme est plus variée, plus large ; celle de la femme est plus monotone, plus étroite, mais plus profonde, et c’est pourquoi, toujours, l’homme qui trahira un, dix de ses devoirs sur la centaine qu’il a, pourra ne pas être mauvais, ne pas être nuisible, s’il remplit en grande partie sa vocation. La femme qui a un petit nombre de devoirs, si elle en trahit un seul, tombe moralement plus bas que l’homme qui a trahi une dizaine de ses centaines de devoirs.

Telle fut toujours l’opinion générale, telle elle sera toujours, parce que tel est le sens du fait.

L’homme, pour accomplir la volonté de Dieu, doit le servir dans le domaine du travail physique, de la pensée, de la morale. Avec toutes ces œuvres il peut accomplir sa vocation. Pour une femme, le moyen de servir Dieu est principalement et presque uniquement, (parce que sauf elle personne ne peut le faire) les enfants. Par ses actes, l’homme