Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol36.djvu/33

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lit ses pieds blancs et soignés et les glissa dans des pantoufles ; puis, sur ses épaules larges et pleines, il jeta un peignoir de soie, et, d’un pas pesant mais vif, se dirigea dans un cabinet de toilette, contigu à la chambre à coucher, tout imprégné d’une odeur artificielle d’élixirs, d’eau de Cologne et de fixatifs. Là, avec une poudre particulière, il brossa avec soin ses dents dont plusieurs étaient plombées, ensuite il les rinça avec une eau parfumée ; puis il se mit à se laver et se frotter de tous côtés avec différentes serviettes. Avec un savon parfumé il se lava les mains dans un grand lavabo de marbre et avec soin nettoya et polit ses ongles qu’il gardait très longs, ensuite il passa dans une troisième chambre où était préparée la douche. Après s’être lavé à l’eau froide, afin de rafraîchir son corps musculeux et blanc, déjà alourdi de graisse, il s’essuya avec un drap éponge, mit du linge bien blanc et bien repassé, chaussa des bottines brillantes comme des miroirs, s’assit devant la glace, et, prenant un double jeu de brosses, il peigna d’abord les boucles de sa courte barbe noire, puis ses cheveux déjà clair semés sur le sommet du crâne.

Tous les objets qu’il employait pour sa toilette : linge, vêtements, chaussures, cravates, épingles, boutons de manchettes, tous étaient de première qualité, simples, peu voyants, mais solides et chers. Parmi une dizaine de cravates et autant d’épin-