Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/203

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un tremblement de terre et la fenêtre était couverte de la fumée de la poudre.

— Je pense que vous n’avez pas vu cela à Pétersbourg ? Et nous avons souvent de telles surprises, — dit le commandant de la batterie.

— Vlang, regardez où elle a éclaté.

Vlang regarda, dit que c’était sur la place, et il ne fut plus question de la bombe.

Avant la fin du dîner, un petit vieillard, le scribe de la batterie, entra dans la chambre avec trois enveloppes scellées. Il les remit au commandant de la batterie. « Ceci est très urgent. C’est un Cosaque qui vient de l’apporter de la part du chef d’artillerie. » Tous les officiers, avec une attention impatiente, regardaient le commandant, qui d’une main experte, brisait le sceau de l’enveloppe et en tirait un papier très urgent. Qu’est-ce que cela pouvait être ? Question que se posait chacun. La retraite de Sébastopol, le repos, ou l’ordre pour toute la batterie d’aller au bastion ?

— Encore ! — s’écria le commandant de la batterie en jetant avec colère le papier sur la table.

— Qu’y a-t-il, Apollon Sergueïtch ? demanda l’ancien.

— On demande un officier avec le service pour une batterie à mortier, et je n’ai ici que quatre officiers et le service dans les rangs n’est pas complet, murmura le commandant de la batterie. — Et si on m’en demande encore ! Cependant, messieurs, il