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UNE RENCONTRE AU DÉTACHEMENT
AVEC UNE CONNAISSANCE DE MOSCOU


JOURNAL DU CAUCASE DU PRINCE NEKHLUDOV


(1856)




Nous étions en expédition. L’affaire touchait déjà à sa fin. Nous avions fini de couper la trouée, et, chaque jour, attendions de l’état-major l’ordre de rentrer au fort. Notre division d’artillerie se trouvait sur le penchant d’une chaîne de montagnes abruptes qui se terminait à un torrent très rapide, le Metchik, et devait canonner la plaine qui s’étendait devant. Sur cette plaine pittoresque, en dehors de la portée des coups, de temps en temps, surtout avant le soir, se montraient par ci par là des groupes de montagnards à cheval, non hostiles, qui venaient par curiosité regarder le camp russe. La soirée était calme, calme et fraîche comme le sont