Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol4.djvu/363

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der si vous n’êtes pas le fils du comte Fédor Ivanovitch Tourbine, — ajouta de sa part Danilo ayant appris le nom de l’officier et se souvenant encore du séjour du feu comte à la ville de K*** — Notre dame, Anna Fédorovna le connaissait très bien.

— C’était mon père ; et dis à madame que je lui suis très reconnaissant, qu’il ne faut rien, seulement qu’on t’a ordonné de demander si l’on ne pourrait trouver quelque part une chambre plus propre, à la maison ou ailleurs.

— Oh ! pourquoi cela ? — dit Polozov quand Danilo fut parti. — N’est-ce pas indifférent ? Une nuit ici, qu’importe pour nous, et eux se gêneront.

— En voilà !… Il me semble que nous avons assez couché sous les toits à poules ! On voit tout de suite que tu n’es pas pratique. Pourquoi donc ne pas en profiter si pour une nuit au moins on peut loger comme des hommes ? Et au contraire, ils seront enchantés. Une seule chose m’est désagréable, — continua le comte en montrant dans un sourire ses dents blanches, brillantes : — si cette dame a connu en effet mon père. On a toujours honte pour le feu papa, toujours il y a une bataille, un scandale ou une dette quelconque. C’est pourquoi je déteste rencontrer des connaissances de mon père. Cependant il était de son siècle, — ajouta-t-il sérieusement.

— Et moi je ne t’ai pas raconté — dit Polozov —