Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol7.djvu/290

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— Je vous montrerai, je vous montrerai, ce n’est pas un secret. Et pour ce cheval, vous me remercierez.

— Alors, je donne l’ordre d’amener le cheval, — dit Rostov pour se débarrasser de Telianine. Et il sortit pour donner cet ordre.

Dans le vestibule, Denissov, la pipe à la bouche, était assis sur le seuil, devant le maréchal des logis qui lui faisait un rapport. En apercevant Rostov, Denissov fronça les sourcils, et montrant la chambre où était resté Telianine, il fit une grimace et se secoua avec dégoût.

— Oh ! je ne suppo’te pas ce ga’çon-là, — dit-il sans être gêné par la présence du maréchal des logis.

Rostov haussa les épaules, et son geste semblait dire : — Moi non plus, mais que faire ! — Et ayant donné ses ordres, il retourna près de Telianine.

Celui-ci était toujours dans la pose nonchalante qu’il avait au moment où Rostov était sorti, et il frottait ses mains petites et blanches.

« Comme il y a des physionomies dégoûtantes, » pensa Rostov en entrant dans la chambre.

— Eh bien, vous avez donné l’ordre d’amener le cheval, — demanda Telianine en se levant et en regardant négligemment autour de lui.

— Oui, j’ai donné des ordres.

— Ah ! alors, allons voir. Je ne suis venu que