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AU CAUCASE

préservent : il n’a jamais été blessé une seule fois, et Dieu sait pourtant à combien de batailles il a pris part !… Quand Mikhaïlo, qui se trouvait avec lui, me parlait de mon fils, alors, le croirez-vous, mes cheveux se dressaient ; du reste, tout ce que je sais de lui, c’est par les autres ; mon petit pigeon, lui, ne m’écrit jamais rien de ses campagnes, il a trop peur de m’effrayer…

Moi-même, au Caucase, j’avais appris, par d’autres que lui, qu’il avait été blessé déjà quatre fois ; et, effectivement, il n’en avait rien dit à sa mère…

— Qu’il porte maintenant sur lui cette sainte image, poursuivit-elle ; par elle, je le bénis. Qu’il l’ait toujours sur lui dans la bataille ; dis-lui bien, mon petit père, que c’est la volonté de sa mère.