Page:Tolstoï - Au Caucase.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
46
AU CAUCASE
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

suivie des officiers à cheval, je fus frappé, comme d’une grossière dissonance parmi cette solennelle harmonie, par une rauque voix allemande qui demandait du feu.

Le ciel se couvrait peu à peu de longs nuages d’un gris sombre. Çà et là seulement des étoiles étincelaient. La lune avait déjà disparu derrière un noir horizon de montagnes. L’air était si calme et si tiède que pas un brin d’herbe ne bougeait ; pas un nuage. Devant moi se dressait un mur compact, obscur et mouvant ; derrière suivaient des taches mobiles : c’était l’avant-garde à cheval, et le général avec sa suite. Le silence était si profond qu’on entendait distinctement tous les sons charmeurs et mystérieux de la nuit. Le hurlement lointain et monotone des chacals, ressemblant tantôt à