Page:Tolstoï - Conseils aux dirigés.djvu/269

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riger et à maintenir sur la bonne voie un chrétien, sans l’intervention d’une force surnaturelle, a la même valeur que l’affirmation (rappelez-vous ma première lettre) de l’insuffisance de la raison à connaître la vérité ainsi que la croyance en la nécessité de la manifestation de preuves extérieures indiscutables. Dans le premier cas il est supposé d’avance qu’il existe quelque chose pouvant procurer à l’homme la force de vivre de la vie chrétienne et d’accomplir la volonté divine ; dans le second, il est supposé d’avance qu’il existe quelque chose nous fournissant le moyen d’avoir la certitude que ce qui nous est affirmé est une vérité indiscutable. On admet, sans contrôle, l’existence d’un moyen infaillible de connaître la vérité entière, parfaite, et cela en dehors de l’effort propre de l’intelligence. En réalité, c’est aussi impossible que de faire voir la lumière à un aveugle. La vérité ne saurait être cherchée et trouvée que par l’intelligence, et jamais elle ne saurait être absolue, mais plus ou moins parfaite. Elle pourrait se rapprocher de la plus haute