Page:Tolstoï - Correspondance inédite.djvu/55

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Poliana ; vous, vous êtes un homme libre. Et si quelqu’un de nous vient à mourir, tout d’un coup, comme est mort le mari de ma sœur, Valérien Pétrovitch, il dira : « Imbécile ! Pourquoi ai-je travaillé tout le temps autour du moulin et ne suis-je pas allé chez Tolstoï ? » Vraiment ce n’est pas une plaisanterie.

Savez-vous quelle chose importante je vous dirai de moi :

Après cette chute de cheval où je me cassai le bras, en revenant de mon évanouissement, je me suis dit : Je suis un littérateur. Et je le suis ; mais un littérateur isolé. Ces jours-ci, paraîtra la première partie de l’Année 1805[1]. Je vous prierai de m’écrire au plus vite ce que vous en penserez. Votre opinion m’est très chère ainsi que celle d’un homme que j’aime de moins en moins, de Tourgueniev. Il comprendra.

Je regarde comme un essai de plume tout ce que j’ai publié jusqu’à ce jour ; ce que je publie maintenant me plaît bien davantage ;

  1. Titre primitif de Guerre et Paix.