Page:Tolstoï - Imitations.djvu/153

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-t-elle en montrant son pain mal levé, sa galette à la margarine et les dépôts de son lait. Il faut jeter tout cela au feu ou à la rivière et le remplacer par de bonnes marchandises.

Et elle continua à crier ainsi devant les boutiques, si bien que les acheteurs commencèrent à s’émouvoir.

Alors voyant le tort que cette femme violente pouvait porter à leur commerce, les marchands dirent aux consommateurs :

— Voyez donc, elle est folle ! Elle veut affamer la ville. Elle demande qu’on détruise toutes les dénrées. Que mangerez-vous donc quand nous n’aurons plus rien à vous vendre ? Ne l’écoutez pas ; c’est une paysanne ignorante qui ne connaît rien aux aliments et qui ne nous attaque que par jalousie. Elle est