Page:Tolstoï - Imitations.djvu/39

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celui-ci leur tenait tête et en avait déjà tué plusieurs. Mais ils étaient trop nombreux et finalement Madagouta fut vaincu et tomba couvert de blessures.

Aussitôt que les brigands furent partis, le jeune moine s’approcha des blessés pour leur porter aide. Mais tous étaient déjà morts ; seul Madagouta donnait encore quelques signes de vie. Le moine courut alors à un petit ruisseau qui coulait non loin de là, prit de l’eau fraîche dans sa cruche et la porta au mourant.

Madagouta ouvrit les yeux et dit avec un grincement de dents :

— Où sont ces chiens ingrats que j’ai conduits tant de fois à la curée ? Sans moi, ils seront bientôt perdus comme des chacals traqués par des chasseurs.

— Ne pensez plus à vos compagnons,