Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/102

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ces mêmes hommes, paresseux ou dans l’erreur, mais qui n’en sont pas moins des hommes. Pourtant, comment donner, et à qui donner ?

Si on partage à tous également, comme l’exigent partout les paysans, disant avec beaucoup de raison que, si toute la société se porte garante du secours, il faut au moins donner à tout le monde, pour que chacun ait de quoi répondre ; si on partage ainsi, il faut, pour que les plus pauvres aient de quoi se nourrir, une somme si grande (près d’un milliard de roubles) qu’il est évidemment impossible de la trouver. Et, si l’on donnait à chacun un peu, les riches obtiendraient un surplus inutile, tandis que les pauvres n’auraient pas assez pour être sauvés du péril. Si, au contraire,