Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/140

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loisir, qui en ville serait employé pour des jouissances et des distractions, à telle activité utile pour le peuple souffrant de la famine, qui conviendra à ses forces. Le fait seul qu’il dépensera à la campagne ce qu’il dépense ordinairement en ville est déjà d’une certaine utilité matérielle pour le peuple, mais sa vie au milieu de ce peuple, même sans aucun sacrifice de sa part et simplement plein de désintéressement, sera déjà d’une grande utilité morale pour lui comme pour le peuple. Mais il est évident qu’un homme qui est venu dans une localité affamée, dans le but d’être utile au peuple, ne peut pas se borner à vivre pour son propre plaisir seulement au milieu d’une population malheureuse. Je me représente une pareille personne, un homme ou une