Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/35

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complètement. L’administration se plaint de ce que les municipalités, influencées par l’opinion générale et sans approfondir l’état réel des choses, font des descriptions pitoyables et plutôt littéraires de la misère du peuple, en demandant au gouvernement des sommes énormes qu’il ne peut donner, et qui, si elles étaient données, feraient plutôt du mal que du bien. Il faut absolument que le peuple connaisse lui-même le besoin et qu’il réduise ses dépenses, disent les représentants de l’administration, tandis qu’à présent toutes les exigences des municipalités et tout ce qui se dit dans les assemblées arrivent jusqu’aux paysans sous une forme dénaturée et fait que le peuple espère un secours qu’il ne peut obtenir. Le résultat en est que les paysans refusent le