Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/46

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de vingt-neuf ménages ; celle de quinze autres est encore pire. Si ces familles sont si pauvres, ce n’est pas seulement à cause de la mauvaise récolte de cette année, mais c’est grâce aux conditions ordinaires de leur vie extérieure et intérieure, grâce à l’isolement, à la faiblesse et au caractère des chefs des familles. Ces ménages étaient déjà pauvres les années précédentes. Ils sont privés du principal moyen d’existence de cette année, de l’avoine, car non seulement ils n’avaient pas de semences, mais leur terre était en location. Plusieurs d’entre eux mendient dès à présent.

Les autres villages du même district atteint par la disette sont à peu près semblables à celui-ci. Le nombre des ménages riches, moyens et pauvres est presque le même :