Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/77

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la prévision qu’une ruche d’abeilles laissée sans miel et mise dehors pendant l’hiver périra jusqu’au printemps. Mais c’est là qu’est la question : vont-ils entreprendre quelque chose ou non ? Jusqu’à présent, il paraît que non ; un seul d’entre eux a vendu tout, et s’en va à Moscou. Les autres semblent ne pas comprendre leur situation ; attendent-ils que le secours leur vienne du dehors, ou bien, pareils à des enfants tombés dans un trou dans la glace, ou égarés, ne comprennent-ils pas, au premier moment, tout le danger de leur position, et rient de cette situation anormale ? Peut-être l’un et l’autre. Mais ce qui est évident, c’est que ces gens se trouvent dans un état tel qu’il est douteux qu’ils fassent un effort pour améliorer leur situation.