Page:Tolstoï - La Sonate à Kreutzer trad Pavlovsky.djvu/73

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j’ai entendu dire que mes luttes et mes souffrances s’apaiseraient après cet acte ; je l’ai entendu et je l’ai lu. J’ai entendu de mes aînés que c’était excellent pour la santé, et mes amis ont toujours paru croire qu’il y avait en cela je ne sais quel mérite et quelle bravoure. Donc, on n’y voyait rien que de louable. Quant au danger d’une maladie, c’est un danger prévu : le gouvernement n’en prend-il pas soin ? Il règle la marche régulière des maisons de tolérance, il assure l’hygiène de la débauche pour nous tous, jeunes et vieux. Des médecins rétribués exercent la surveillance. C’est très bien ! Ils affirment que la débauche est utile à la santé, ils instituent une prostitution régulière. Je connais des mères qui prennent soin à cet égard de la santé de leurs fils. Et la science même les envoie aux maisons de tolérance !

— Pourquoi donc la science ? demandai-je.

— Que sont donc les médecins, ce sont les pontifes de la science ! Qui pervertit les jeunes gens en affirmant de telles règles