Page:Tolstoï - Quelle est ma vie ?.djvu/47

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pardessus, une chemise et un pantalon blancs, mit sa casquette à grande visière et, marchant à petits pas, il me conduisit par une porte de derrière, munie de poulies, dans la cuisine puante. De là nous passâmes par le vestibule où nous rencontrâmes une vieille qui portait avec précaution, je ne sais où, des entrailles infectes, enveloppées dans des chiffons. En sortant du vestibule, nous descendîmes dans une cour en pente, encombrée de bâtiments de bois surmontant des rez-de-chaussée en pierre. Il régnait dans cette cour une odeur écœurante. Le centre de ces émanations était les lieux d’aisances, près desquels des gens se pressaient continuellement. Les cabinets semblaient même indiquer seulement l’endroit près duquel on allait à la selle. Il était impossible, en passant dans la cour, de ne pas remarquer ces lieux ; on se sentait toujours incommodé par l’atmosphère qu’infectaient les vapeurs qui se dégageaient de là.

Le garçon, retroussant son pantalon blanc, me fit passer au milieu d’excréments pour la plupart glacés, et se dirigea vers l’un des bâtiments. Chacun de ceux qui passaient dans la cour ou dans la galerie s’arrêtait pour me regarder. Évi-