Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/214

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lence, le service militaire et la propriété.

« En outre, la passion de la propriété est en elle-même une chose mauvaise que Christ nous a dénoncée. Il a dit que l’homme ne doit pas songer au lendemain, et cela non pas parce qu’il y a un mérite à agir ainsi, ni parce que Dieu l’a ordonné, mais uniquement parce que cette préoccupation est puérile en elle-même. On ne saurait sérieusement songer au lendemain, et celui qui le tente, tente l’impossible, ce qui revient à commettre une sottise. Premièrement : il est impossible à l’homme de s’assurer le lendemain, puisque l’homme est mortel. C’est ce que montre la parabole du riche qui a amassé de grandes provisions de farine. Et deuxièmement, parce qu’on ne saurait prévoir d’une manière exacte pour combien de temps il faut s’assurer l’avenir. Est-ce pour un mois ? pour une année ? pour dix ans ? pour trente ? Et puis, faut-il se préoccuper de soi-même seulement, ou bien encore de ses enfants et petits-enfants ? Et sous quel rapport ? sous le rapport de la nourriture, du vêtement, de l’habitation ? Et, en ce cas, de quelle nourriture et de quel genre d’habitation ? Celui qui commence à se préoccuper du lendemain n’en