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Page:Topffer - Nouveaux voyages en zigzag Grande Chartreuse, 1854.djvu/533

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VINGTIÈME JOURNÉE


En quittant Nice, nous laissons derrière nous les Apennins, et plus rien, si ce n’est l’horizon de la mer, ne ressemble aux sites de la Corniche. Pendant que nous cheminons, un coup de fusil se fait entendre dans un taillis, et un malheureux oiseau blessé et haletant traverse la route, poursuivi par deux chiens qui attendent sa chute prochaine. Nous ne voyons pas l’issue du drame, mais, d’emblée, nous ne sommes pas pour le chien.

Bientôt nous atteignons la frontière de France. C’est à Saint-Laurent du Var, au delà d’un pont immense jeté sur des prairies que le Var dans ses jours de fête inonde de ses flots. Quand on a franchi le pont, on trouve devant soi quatre ou cinq baraques remplies d’employés et de gendarmes. Au nom du roi de France ces messieurs vous prient très-poliment d’entrer, de déclarer, d’exhiber ; au nom du roi de France et poliment toujours,