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Page:Torma - Le grand troche, sorite, 1925.djvu/18

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La forêt se tait pendant qu’il tue
& livre aux flammes
en son univers-crématoire
le cadavre horriblement mutilé
de la lenteur des jours.

Des chardons n’osent encore
lancer leurs graines d’infortune
qui dégorgent sur la tige
en un flot obscène —
l’adage des sauges est violet
Si l’anse du ciel est rose.

Silence.
Quelle science cireuse parle
du recueillement de l’univers ?
Ils ne savent pas quels pavés
pavent l’enfer.

L’immobile secret
des couleurs de l’espoir
crève la majesté de la Nature.
Six lances s’élancent
dans le cœur universel
& libèrent des vapeurs absentes
où l’on soupçonne
le silencieux cri
du crime-monde.