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LETTRE ANONYME


À tous les coins de rue
pendant ma promenade matinale
une jeune fille inconnue m’arrête
pour me dire — bonjour comment allez-vous ?

Il est huit heures du matin d’été.
Un seul oiseau troue ce silence de ville exhumée.
Dans cet adorable paysage de fait-divers
de crime passionnel
de balles perdues dans les tentures
d’empreintes digitales un peu partout
seul un enfant nu-pieds affronte le guet-apens du jour

— Comment allez-vous
— Comment allez-vous
— Comment allez-vous

Acceptons les caresses des pensées trop entreprenantes.