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Page:Torma - Le grand troche, sorite, 1925.djvu/27

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LES GRANDES COMPAGNIES

à René Crevel

À pas de loup-garou
voici les Grandes Compagnies
à travers les champs de betteraves
& l’effroi des passages à niveau
à travers les sous-bois sournois
& les torche-douleur pleins de gelée blanche.

À la fenêtre de Thomar
— Cordes & couronnes
Cœurs en bonbonnes ! —
à la fenêtre de Thomar caracolez au vent de mer
lanternes vénériennes !
Les étoiles sont dans la table de nuit
les poires vaginales mûrissent au verger mystique.

Fleuries d’un liseré de liseron
nuques rasées
les Grandes Compagnies
épient les pênes des cœurs.
Elles forcent les fesses d’amiante
quand les aminches s’amusent
avec les ventres de belladone
& les sexes de cytises.
La mécanique céleste de l’amour