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Page:Torma - Le grand troche, sorite, 1925.djvu/35

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Tous l’admirent & le craignent
car c’est un signe des Temps
qui perce le mystère comme un manteau trop mince.

Le Grand Gel est monté
sur son Grand Cheval de Verre
avec sa Grande Cinglure
passée dans sa Grande Ceinture.
Il enfle sa poitrine de bise
& ses côtés saillent comme un stupre.
Dans un chemin sec
où s’enlacent passionnément les givres
il inspecte les arbres féaux
qui font la haie de clôture —
« C’est la clôture de l’an & de l’âme
de l’amour & de l’appel au bois dormant »
disent les fées aux arbres en s’endormant
dans leur linceul de perce-neige.
Mais le Grand Gel hèle ses fidèles
candides comme l’optimisme —
il les saisit jusqu’aux moelles
& les fourre dans son grand sac.
& hop ! le carrosse en bosses
traîné par des aquilons rayés !
& clac ! l’immense fouet de tramontane !
En avant vers les grands échecs !