Aller au contenu

Page:Toulet - Les Tendres Ménages, 1904.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d'elles, l'honnêteté seule ne vous paraît point de mon côté une sauvegarde suffisante, la tendresse que je garde à mon mari malgré ses fautes, et que la séparation ne saura pas détruire, doit vous éclairer assez sur la vanité de votre égarement. Je vous ai déjà parlé là-dessus avec franchise: voici pourtant que vous y revenez, et jusqu'à me rappeler cruellement cette intimité où je me suis laissée glisser avec vous dans la solitude et la tristesse de Versailles. Un banc, une charmille, ne vous sortent pas, dites-vous, de l'esprit. Devriez-vous donc me forcer à m'en souvenir aussi, à vous avouer que moi non plus je ne les saurais oublier, et que la honte me poursuit sans cesse d'en éprouver tant de remords, et de n'en pouvoir ressentir que si peu de regrets. Ah! Monsieur, si vos lèvres dévorantes avaient été de fer rouge, quelle pire blessure m'auraient-elles laissée?

«Mais laissons ce sujet. Il m'est plus amer que vous ne sauriez croire, et n'aurait pas été la cause que je vous écrive, si je n'avais, Monsieur, à vous demander un second service, à