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Page:Toulet - Les Tendres Ménages, 1904.djvu/33

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Pendant quelques jours encore les Mariolles défendent leur tête-à-tête. Ils se lèvent tard, ne descendent pas sur la plage, et font des promenades en voiture dans les environs. Des cochers, habillés comme le postillon de Longjumeau, les mènent sur les chemins blancs du Pays Basque, entre les églises trapues, les jeux de paume, les auberges à pêcheurs, les cimetières d'où on voit la mer. Il y a des maisons brillantes de chaux éparses dans la campagne, chacune sur une éminence et qui regarde d'un autre côté que sa voisine. Guéthary, Fontarabie et ses palais en guenilles, Saint-Jean-de-Luz leur ont tour à tour offert cette ombre tiède de l'automne, qui est pleine du bruit des feuilles froissées. Et ils ont été boire du chocolat sous les arceaux de la mélancolique Bayonne.

Mariolles éprouve un sentiment ambigu à promener sa femme dans ces lieux même où il a fait l'épreuve de sa tendresse, jadis, et tant de fois de sa luxure. Il y a un mauvais chemin