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Page:Toulet - Les Tendres Ménages, 1904.djvu/8

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les tendres ménages

intactes, jusqu’au jour où l’idée de faire une fin lui est apparue dans les yeux pers de cette incomparable personne. Jusqu’à sa trentaine, qu’il a peu dépassée, les cités-auberges des Pyrénées (et Dieu sait s’il y en a, au bord de la mer, sur les montagnes, ou entre les deux) ont, plus encore que Paris, suffi à satisfaire chez lui ces trois instincts de boire, de jouer et d’embrasser, qui sont proprement la triple noblesse de l’homme, et le mettent si fort au-dessus des autres bêtes.

— Si vous voulez, continue Mme de Ribes, je me chargerai de l’installation, avec un tapissier de la ville. Qu’est-ce qu’il vous faudrait ?

— Eh bien, deux chambres à coucher pas trop Liberty, et deux cabinets de toilette, le mien entre les deux chambres.

— On peut arranger ça, avec un petit salon pour Sylvère, au-dessus de l’orangerie. Il y a un étage très haut qui sert de grenier. Comme ça on ne changera rien à la maison, où nous garderons nos mêmes appartements, si on y va l’été.