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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/14

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deux si parfaites beautés ne cheminassent pas sur des nues, en vint bientôt à disputer quelle des deux, à descendre parmi nous, sacrifiait le plus de divinité. Ainsi divisée en deux camps, je pense qu’elle en fût venue aux mains, non moins qu’aux jours de cette barbare galanterie où le glaive décidait de la préséance des charmes, si la présence auguste d’un prince qui commande à son gré la paix ou la guerre n’avait retenu au fourreau tant d’impatientes épées.

Quant à moi, à devoir prendre parti, et pour tant qu’il fût légitime de balancer, le nom que j’inscris au fronton de cet ouvrage dit assez haut de quel côté j’aurais combattu. Trop heureux si de le mêler à une œuvre aussi imparfaite n’est pas outrepasser mon devoir, et si, réduit à me couvrir de vos propres maximes, mon seul recours n’est pas de répéter après vous : « Tout le devoir du monde ne vaut pas une faute commise par tendresse. »

Celui-là seul excepté, qui est de me dire

Madame,

Votre très humble admirateur
Paul-Jean Toulet.