Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/184

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voilà qu’en ôtant mon pardessus, je déniche trois billets de cent francs, qu’elle y avait mis. Ah ! je vous promets que je n’ai fait qu’un bond jusque chez elle !

— Vous étiez furieux ?

— Pensez donc, d’avoir été si gourde avec une femme comme ça ; une femme de cœur, monsieur. Le plus drôle, c’est qu’elle m’attendait.

— C’est tout ce qu’il y a à faire, après l’amorçage.

Le vieux monsieur, qui est peut-être pêcheur, n’a pas l’air de l’avoir dit méchamment, et le conteur clôture par ces mots :

— Pas une fois, d’ailleurs, nous n’avons reparlé de ça ensemble.

— Mais, la note ?

— Je n’ai pas besoin de vous dire que je l’ai payée, ou plutôt fait payer par un homme d’affaires ; on a même fait une réduction. Car, dans les grands restaurants, c’est toujours meilleur marché de faire attendre.

Tout cela étant plus riant, au fond, pour Cintra que pour moi, je me remets à faire des grimaces à Mary Merrycourt, qui prend un air furieux, et change de place avec un de ses cavaliers. Je ne puis pourtant pas