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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/186

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illi, dans je ne sais quel Moulin, une fille quelconque, assez jolie, qui s’obstina longtemps à le prendre pour un marchand de savon, et qui en était folle. À ce point qu’un beau jour, munie d’une de ses cartes de visite, elle alla se faire tatouer au blanc de la cuisse ces paroles mémorables, que timbre un cœur transpercé d’un couteau : « J’aime (j’aimerai toujours) Romuald A’Benissen van Thulda, représentant de l’État libre du Congo, 279, rue de Villersexel »...

— ... Ci-devant rue de Mailly, continua le vieillard : il y avait là jadis un parc délicieux.

— ... Mais mon Belge, excédé d’avoir ce témoignage sans cesse devant les yeux...

— Oh ! sans cesse...

— Enfin, quelquefois. Mon Belge, donc, repartit pour son Congo ; et maintenant la môme gagne tout ce qu’elle veut avec les étrangers. Elle est en passe (si j’ose dire) de devenir inscription historique ; et je crois qu’elle a un traité avec Cook.

— Mais, toujours à propos de béguin, demande Cintra ironique, et le vôtre ? Vous allez en être réduit, tout à l’heure...

À ce moment, la porte s’ouvre.

— Quand on parle de la louve..., lui dis-je. Et la petite Primavérile s’en vient