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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/198

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issance de M. Évenor Lemploy, contremaître ès-arts mécaniques.

Pour être plus précis, Lemploy appartenait à l’espèce dangereuse des électriciens, vêtus de bleu. Il était de ces anonymes qui envahissent les maisons par équipes, pour y clouer, le jour durant, des fils de fer contre les murailles éventrées, et qui organisent à coups de marteau des catastrophes complexes. Et puis, ils s’en vont d’un cœur léger, laissant derrière eux l’insomnie et la migraine.

Lui, Lemploy, était pareil à ses collègues. C’était un pauvre cerveau sans images, à qui le temps apparaissait comme une progression arithmétique pas très longue, l’espace comme un polygone irrégulier ; car il ne pensait communément que sur deux dimensions. Mais les solutions des manuels lui tenaient lieu de raisonnement.

Tel quel, il aima Clo-Clo, l’engrossa, l’épousa.

Il n’y aurait pas eu grand mal s’il s’en était tenu à ce trio de sottises, et il pouvait à son usine gagner assez largement la vie de trois à quatre personnes. Clotilde, de son côté, n’était pas incapable d’aider au pot-au-feu, avec son aiguille. Par malheur, la manie de faire des enfants est une des moins guérissables