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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/29

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Il finit par dire oui, ne pouvant mieux faire. Quelques instants après, dans le jardin, parmi les bambous et les iris, on lui présenta un malade blond, chargé de plaids, qui prenait le soleil sur une chaise longue, en toussotant. Il parlait avec fatigue, d’une voix gutturale ; et laissait voir à table cette fringale qui est particulière aux tuberculeux. Sa soif aussi était maladive ; après le café qu’il avait renforcé de cognac, ses joues s’empourprèrent d’une ardeur sinistre.

Du reste, point gênant ; et Jacques aurait cru avoir retrouvé sa Nane des meilleurs jours, si la crainte vraiment exagérée d’un Bélesbat se laissant choir de la lune pour la surprendre n’avait paru constamment croître chez elle.


Il était une heure après minuit. Jacques, dont la jeune femme qui s’assoupissait à son côté ne soutenait décidément plus la conversation, s’apprêtait à jouir lui aussi d’un repos bien gagné. Un instant, il caressa du bout de ses doigts la gorge de Nane, juste assez pour la faire protester au fond de son sommeil par un faible gémissement, recroquevilla ses jambes et s’endormit.

Alors, du côté de la mer, un âcre appel