Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

« De puella vestra, quid scribam ? Valet, viget, jam matura viro, jam plenis nubilis annis. Mores et linguam quoque nostram discit. »
(ERYCII PUTEANI epistola ad Joh. Baptistam Saccum, apud MARTINI KEMPII, Dissertat. XVI de Osculis.)
« Que dirai-je de Mademoiselle votre fille ? Elle est comme une treille d’if, que vendange la main des Amours. Et accueillante avec cela, si vous saviez ! Ni nos mœurs ne l’épouvantent, ni notre langue ne la rebute jamais. »


Le proverbe nonobstant, mon amie Nane professait pour les amis de ses « amis » une haine opiniâtre et sournoise. N’ayant pas rencontré de me brouiller avec les miens, elle fut plus heureuse à les refroidir envers moi ; non qu’elle y apportât sans doute de grands calculs, mais il faut prendre garde que la méchanceté de la femme s’accorde parfaitement avec sa frivolité.

Certains de ses procédés valent d’être retenus.

— Tiens, murmurait-elle assez haut pour être entendue au moment que le gros Sans, respirant avec force, s’asseyait à notre table,