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VI
L’ODNOVORETS[1] OVSIANIKOV
Représentez-vous, mes chers lecteurs, un homme de haute stature, corpulent, âgé de soixante-dix ans environ. Quelque ressemblance de traits avec Krilov[2] ; le regard clair et spirituel ombré de sourcils touffus, l’air grave, la parole mesurée, la démarche lente : voilà Ovsianikov. Il portait un large manteau bleu à longues manches, boutonné jusqu’en haut avec un foulard en soie lilas. Ses bottes à glands étaient très soignées et, en général, on aurait pu le prendre pour un marchand riche. Il avait les mains belles, potelées et blanches, et, tout en