Aller au contenu

Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lait me charger ?… enfin il me semble que je vous ai conseillée de façon à vous permettre de deviner…

Des pas lourds résonnèrent… Un monsieur assez fort, un sac de voyage en sautoir, évidemment un touriste, sortit de derrière le massif après avoir, avec le sans-façon d’un étranger qui ne fait que passer, observé le couple, toussa à haute voix, et passa son chemin…

— Votre mère, reprit Sanine, dès que le bruit des pas lourds se fut éteint, m’a dit que si vous congédiiez votre fiancé cela ferait du scandale… que j’ai en quelque sorte donné prétexte aux commérages… et que… il est de mon devoir de vous engager à réfléchir avant de repousser votre fiancé, M. Kluber.

— Monsieur Dmitri, dit Gemma en passant la main sur ses cheveux du côté de Sanine : — n’appelez plus jamais M. Kluber mon fiancé… Je ne serai jamais sa femme… Il le sait.

— Vous le lui avez dit ? Quand ?

— Hier.

— À lui personnellement ?