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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/250

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XXXV

Bien que Sanine ne fût pas un novice et qu’il eût déjà quelque expérience des hommes, la manière d’être délurée de madame Polosov l’eût tout de même troublé, s’il n’avait pas vu dans cette familiarité et ce sans-façon un heureux augure pour son entreprise. « Flattons les caprices de cette riche dame », se dit-il ; et il répondit d’un ton aussi dégagé que l’était la question posée :

— Oui, je me marie.

— Vous épousez une étrangère ?

— Une étrangère !

— Vous venez de faire sa connaissance à Francfort ?

— Oui, madame, à Francfort.

— Et peut-on savoir qui est cette jeune fille ?