Aller au contenu

Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

homme d’âge mûr la suivait, et la servante avançait la tête par-dessus son épaule.

La jeune fille courut à leur rencontre.

— Il est sauvé, maman, il vit ! dit-elle en embrassant convulsivement la dame qui venait d’entrer…

— Mais qu’est-il arrivé, dit la nouvelle venue… Je rentrais… lorsque près de la maison j’ai rencontré le médecin et Louise.

Pendant que la jeune fille racontait à sa mère tout ce qui s’était passé, le médecin s’approcha du malade qui revenait à lui de plus en plus complètement, et qui souriait toujours. Il paraissait commencer à se sentir honteux de toute la peine qu’il avait donnée à tout le monde.

— Comme je vois, vous l’avez frictionné avec des brosses, dit le médecin en s’adressant à Sanine et à Pantaleone… Vous avez très bien fait… C’était une excellente idée… Maintenant nous allons voir ce que nous pouvons encore lui administrer…

Il tâta le pouls du jeune homme.

— Hum ! montrez-moi votre langue !

La mère se pencha soucieuse sur le malade ;