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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/262

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nine resta un moment devant le pavillon où se trouvait l’orchestre, écouta un pot-pourri de Robert le Diable et après avoir pris du café, suivit une allée écartée et s’assit sur un banc tout à ses pensées.

Le manche d’une ombrelle le frappa tout à coup assez fort sur l’épaule. Il tressaillit…

Vêtue d’une robe légère gris-vert avec un chapeau de tulle blanc et des gants de Suède, fraîche et rose comme une matinée d’été, mais ayant encore la langueur d’un sommeil paisible dans ses mouvements et dans ses regards, Maria Nicolaevna se tenait devant lui.

— Bonjour, dit-elle. J’ai envoyé à votre recherche, mais vous étiez déjà parti : — Je viens de boire mon second verre. — Vous savez, on me force ici de boire de l’eau. — Dieu sait pourquoi… Est-ce que je suis malade, moi ?… Et après avoir bu de l’eau, je dois me promener pendant une heure entière ! Voulez-vous être mon cavalier ?… Et ensuite nous prendrons le café…

— J’ai déjà pris le café, dit-il en se levant, mais je serai heureux de me promener avec vous.