Aller au contenu

Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/337

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

paru pour faire place à de hautes constructions et à d’élégantes villas ; même le jardin public où Sanine avait eu un rendez-vous avec Gemma, s’était agrandi et avait changé au point que Sanine se demanda s’il ne s’était pas trompé de jardin ?

Comment se retrouver ? À qui s’adresser ? Trente ans s’étaient écoulés.

Les personnes que Sanine avait interrogées n’avaient jamais entendu le nom de Roselli ; le maître d’hôtel lui avait conseillé de prendre des renseignements à la Bibliothèque publique, où il trouverait de vieux journaux, mais comment ces vieux journaux lui fourniraient-ils les indications qu’il cherchait ? Personne ne put le lui expliquer.

Dans son désespoir, Sanine demanda des nouvelles de M. Kluber.

Oh ! celui-là, tout le monde le connaissait, mais ces renseignements n’éclairèrent pas Sanine sur ce qu’il désirait savoir. L’élégant commis, sa fortune faite, s’était livré à des spéculations, avait fait faillite et était mort en prison…

Ces nouvelles d’ailleurs laissèrent Sanine