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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/344

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eût été heureuse de le revoir, bien qu’une telle rencontre fût peu probable.

Il est impossible d’exprimer ce que Sanine ressentit en lisant cette lettre. Il n’y a pas de mots pour rendre des sentiments semblables. Ces sentiments sont plus profonds, plus forts, plus vagues que la parole. La musique seule pourrait les exprimer.

Sanine répondit immédiatement et envoya à Mariana Slocum « d’un ami inconnu », comme cadeau de noces, la petite croix de grenat superbement enchâssée de perles fines. Bien que ce présent fût d’une grande valeur, il ne ruina pas Sanine. Pendant les trente années qui s’étaient écoulées depuis son séjour à Francfort, il avait gagné une fortune considérable. Il revint à Saint-Pétersbourg au commencement du mois de mai — mais pas pour longtemps probablement.

On assure qu’il cherche à vendre son domaine et qu’il pense partir pour l’Amérique.

FIN