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PREMIER AMOUR

tourent, l’enlèvent dans la nuit, dans l’ombre. Imaginez-vous alors de gros flocons de fumée et tout devient confus. On n’entend que des cris aigus et l’on n’entrevoit plus qu’une couronne tombée sur la rive.

Zinaïda se tut.

« Oh ! elle aime ! » pensai-je de nouveau.

— Et c’est tout ? demanda Maïdanov.

— C’est tout, répondit-elle.

— Cela ne peut fournir le sujet de tout un poème, dit-il d’un ton solennel ; mais, pour une pièce de vers lyrique, je pourrais profiter de votre idée.

— Dans le genre romantique ? demanda Malevsky.

— Assurément, dans le genre romantique, celui de Byron.

— Pour moi, Hugo vaut mieux que Byron, dit nonchalamment le jeune comte ; il est plus intéressant !