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PREMIER AMOUR

— Parfaitement. Je suis venu chez vous de la part de ma mère.

— Asseyez-vous, je vous en prie. Vonifati, où sont mes clefs ? Tu ne les as pas vues ?

Je communiquai à Mme Zassékine la réponse de ma mère à son billet ; elle m’écouta en tapotant de ses gros doigts rouges sur la vitre, et, quand j’eus fini, elle fixa de nouveau ses yeux sur moi.

— Très bien. J’irai certainement, fit-elle enfin. Mais comme vous êtes encore jeune ! Quel âge avez-vous ? Permettez-moi de vous le demander.

— Seize ans, répondis-je, non sans un peu d’hésitation.

La princesse retira de sa poche des papiers graisseux couverts d’une fine écriture, les porta à son nez et se mit à les examiner.

— C’est un bon âge, dit-elle tout à coup en s’agitant sur son siège. Quant à vous, je vous