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PREMIER AMOUR

sa démarche rapide et légère, s’approcha de moi.

— C’est la jeune princesse ? me demanda-t-il.

— Oui, papa.

— Tu la connais donc ?

— Je l’ai vue ce matin chez sa mère.

Mon père s’arrêta, et, faisant un tour sur ses talons, il s’en retourna.

Quand il fut arrivé à l’endroit où passait Zinaïda, il la salua poliment ; elle, également, le salua, non sans quelque étonnement sur le visage, et elle abaissa le livre. Je voyais qu’elle suivait mon père des yeux.

Toujours très coquet, quoique très simple dans sa mise, mon père avait une manière d’être à lui pleine d’élégance ; mais jamais plus qu’en ce moment, sa silhouette ne m’avait semblé élancée, son chapeau gris posé d’une façon plus gracieuse sur ses cheveux bou-